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samedi 23 août 2014

Miss Smart (roman)


Miss Smart est un roman de Manou Fuentes, l'auteure de L'homme qui voulait rester dans son coin.
On retrouve le style et les thèmes de l'auteur, même si le ton est plus familier.
J'ai bien aimé, sans pouvoir d'ailleurs mettre le doigt sur un élément précis qui fait que j'aime... Les romans de Manou Fuentes ont un charme, une ambiance. On suit les faits et gestes de personnages embarqués dans des galères inattendues avec une curiosité amusée. Ce n'est pas très drôle, ce n'est pas très surprenant, etc'est pourtant très agréable. La personnalité de l'auteure y est certainement pour quelque chose (comme toujours) !
On pourrait faire des critiques de détail, par exemple sur le fait que les riches sont censés être antipathiques sans qu'on sache vraiment pourquoi - à part qu'ils sont riches... mais l'un dans l'autre, ce qui est critiquable n'est pas gênant, donc oui, je vous le conseille, comme une lecture légère sans être bête et ayant un petit charme à part, mi-moderne, mi-désuet.
Miss Smart est publié par les éditions Hélène Jacob, où on trouve beaucoup de bons romans, et en vente sur amazon.fr.


mardi 24 juin 2014

L'ingrédient principal et indispensable de tout roman captivant....

Bien sûr, c'est...

...

le suspens.

Mais qu'est-ce que le suspens, exactement ?

Cette qualité d'un roman qui fait que son lecteur ne peut le lâcher, et se couche à trois heures du matin pour le terminer.

D'après Charles Gramlich, l'auteur de Creating suspens :

"Le suspens, c'est lorsqu'on veut savoir ce qui va se passer ensuite."

Mais cette définition n'est pas complète, car parfois, on veut savoir ce qui s'est passé avant. Par exemple, qu'est-ce qui s'est passé lors de cette fameuse nuit de décembre 1983 ? ou comment le colonel moutarde est mort ? Etc.

Donc le suspens peut aussi bien porter sur le futur (qu'est-ce qui va se passer ensuite ?) que sur le passé (qu'est-ce qui s'est passé avant ? Ainsi quand Zidane a donné un coup de tête en 2006 à Marco Materazzi, tout le monde s'est demandé pendant des mois ce que Marco Materazzi lui avait dit pour déclencher une telle réaction.). Le suspens peut même passer sur le présent (Mais qu'est-ce qui se passe exactement ??? Par exemple lorsqu'une scène d'action se déroule dans le noir de sorte qu'on ne sait pas qui fait quoi, ni qui tue qui...)

Voici donc une nouvelle définition, beaucoup plus vaste, du suspens :

"Le suspens, c'est lorsqu'on veut à tout prix savoir quelque chose qui nous sera révélé dans les pages suivantes (on ne sait pas exactement lesquelles)."

La question qui se pose est donc : comment créer du suspens ?

Réponse : en fragmentant l'information ou l'action de manière à créer une forte attente. Pour créer du suspens, il s'agit donc de décomposer en deux éléments minimum quelque chose, et de donner un premier élément qui crée une forte attente, et de retarder le plus possible l'autre pièce du puzzle, celle qui permet de comprendre de quoi il s'agit.

Mais comme dit comme ça, c'est un peu abstrait, revenons au point de vue fort intéressant de Charles Gramlich.

D'après lui, le meilleur suspens surgit quand on jette un obstacle sur la route qui mène le héros à son but. Le lecteur se demande donc : "Oh, mon Dieu, comment va-t-il surmonter cet obstacle-là ???"
Et symétriquement, le meilleur suspens naît quand on enlève un obstacle sur la route qui mène le méchant à son but diabolique.

Intéressant.

Gramlich distingue un suspens "rapide", qui n'est pas lié à un personnage particulier, et un suspens "lent", qui naît de la sympathie qu'on éprouve pour un héros ou une héroïne.

Pour ma part, je préfère parler de suspens "intellectuel" (né de la curiosité) et de suspens "émotionnel" (né de l'empathie). Le suspens intellectuel nous prend au cerveau ; le suspens émotionnel nous prend aux tripes. L'idéal est de mettre les deux dans ses romans.

La recette du suspens émotionnel c'est :
1/ Un héros fort sympathique ;
2/ Un but valable ;
3/ Des souffrances, des obstacles, et de gros risques.
Si votre héros est sympathique, a un excellent but, mais ne rencontre que de petits obstacles de rien du tout, il n'y aura pas de suspens émotionnel. Si votre héros est sympa, a des souffrances, mais pas de but, il n'y aura pas beaucoup de suspens non plus. On aura pitié de ce pauvre type et c'est tout.

La recette du suspens intellectuel c'est :
1/ Quelque chose de bizarre et d'intriguant ;
2/ L'explication qui se fait attendre.

Dans la mesure où le suspens est l'état où se trouve quelqu'un qui est hanté, torturé par une question (est-ce qu'il va s'en sortir ? pourquoi y a-t-il précisément 32 colonnes dans la salle ?...), un moyen simple et efficace de créer du suspens et de faire en sorte que certains personnages se posent précisément les questions que vous voulez que votre lecteur se pose.

Par exemple, dans le film La vie rêvée de Walter Mitty, on se demande ce qu'il y a sur la fameuse photo numéro 25, celle qui a disparu, et qui est censée exprimer la "quintessence" du magazine LIFE... et on se le demande d'autant plus, que tous les personnages se le demandent (à haute voix) aussi !

Pour ajouter du suspens à votre roman, formulez très précisément les questions que vous voulez que votre lecteur se pose, et faites-les se poser à différents personnages. Ou posez-les directement à votre lecteur.

En résumé...

Il y a le suspens portant sur le passé ; le suspens portant sur le présent et le suspens portant sur le futur.
Il y a le suspens émotionnel et le suspens intellectuel. Les émotions sur lesquelles joue le suspens émotionnel sont l'espoir (que tout se termine bien pour le héros) et la crainte (qu'il échoue, qu'il meure, etc.).
Celles sur lesquelles joue le suspens intellectuel sont la curiosité et le désir de comprendre.

Et quand un roman est bien fait, toutes ces sortes de suspens se complètent et se répondent harmonieusement.

Par exemple, dans L'homme de neige (magnifique roman de George Sand), on se demande ce qu'a fait le comte de Waldomera il y a vingt ans : a-t-il assassiné son frère et sa belle-soeur, oui ou non ?
Et cette question est étroitement reliée aux questions qu'on se pose sur le futur : que va-t-il arriver à Christian ? va-t-il être l'objet de la vengeance de Waldomera, et si oui, laquelle ?
Ces questions quant au passé et au futur sont aussi liées à d'autres questions qu'on se pose, et qui relèvent plus du suspens intellectuel, comme : pourquoi la chambre de l'ours n'est pas carrée ? pourquoi la porte a-t-elle été muré ? Etc.

dimanche 15 juin 2014

Un touriste en enfer (roman)

Et oui, je l'ai fini... enfin !
Je l'ai commencé en 2005 : ça fait une plombe !
Voici sa couverture définitive :


Il est presque entièrement sous forme de dialogue.
Quand je l'ai commencé, je ne le voyais pas comme un roman... juste comme un moyen de me vider le coeur sur un certain nombre de sujets. Puis j'ai eu l'idée d'une fin (très simple).
Le résultat était intéressant, mais pas satisfaisant.
Je l'ai repris beaucoup plus tard, avec l'idée de le transformer en "vrai" roman. Mais vu que son point de départ ne l'était pas, romanesque, il n'était pas évident de rattraper la sauce en cours de route... et le résultat est un roman plus philosophique que romanesque. Il se passe des choses, certes, mais les coups de théâtre sont comme atténués, puisqu'on n'y assiste presque jamais directement. (On en a l'écho à travers des conversations.)
Je le trouve tout de même réussi, principalement parce que la fin me plaît beaucoup, et qu'il me semble que j'ai réussi à faire l'équilibre entre différentes personnalités et différents parcours.
Et puis surtout, il est drôle... peut-être même de plus en plus drôle.
Et pourtant, les sujets abordés n'ont rien de particulièrement réjouissant : suicide, meurtre, meurtre d'enfant, pédophilie, cannibalisme, etc.!
Je pense qu'on peut lui trouver quelques points communs avec Hygiène de l'assassin, sauf qu'Un touriste en enfer est infiniment plus dérangeant, et risque d'énerver très fort beaucoup de lecteurs, à cause des idées qui y sont exprimées...

Quelques livres qui aident à écrire un (bon) roman...

Citons déjà  :
Blueprint Your Bestseller: Organize and Revise Any Manuscript with the Book Architecture Method 
de Stuart Horwitz.

C'est un des livres les plus originaux que j'ai jamais lu (et j'en ai lu beaucoup) sur l'écriture romanesque...

Son idée de base est qu'il faut faire des séries thématiques d'intensité croissante, et les faire fusionner vers la fin du roman.

En étudiant le conte classique du "Vilain petit canard", il montre comment cette histoire respecte ce principe. 

Son livre est très intéressant, même si on ne se sent pas forcément capable d'appliquer sa méthode en entier.

Il y a aussi :

How To Write A Best Seller

de Horst A. Mehler.

J'aime beaucoup l'énergie qui se dégage de ce livre. De plus, il contient des idées importantes (cruciales même) que je n'ai jamais lues ailleurs.

Entre autre, celle que pour écrire un best-seller, il faut en avoir l'intention... l'intention de faire le meilleur livre qu'on soit capable de faire. ça peut paraître évident, mais ça ne l'est pas tant que ça. 

Ce n'est pas un livre, mais je vous conseille fortement le logiciel 

Antidote


Il est extrêmement utile en phase "réécriture/amélioration"... 
On y trouve : définitions, citations, synonymes, champ lexicaux, rimes, etc. !
C'est impressionnant à quel point il est riche. 
Il est aussi très facile à utiliser.
Et c'est aussi un correcteur orthographique très puissant...

lundi 28 avril 2014

Apprentis écrivains, libérez votre imagination !

Je n'ai jamais eu aucune idée complète pour un roman... juste des petits bouts d'idée qui ne se connectaient pas les uns aux autres.

C'est pour ça que je n'ai jamais terminé l'écriture d'aucun roman digne de ce nom.

Mais depuis que j'habite dans un autre pays que la France, j'ai décidé de dépasser ce blocage (car c'est un blocage) et de devenir romancière.

Mais la décision ne suffit pas.

Malgré quelques idées, je marinais toujours dans les eaux stagnantes de l'auto-fiction : c'était toujours moi dont il était question dans mes projets de roman.

Le blocage perdurait.

Et puis j'ai eu une prise de conscience... et mon imagination s'est libérée.

Je ne vais pas dire que j'ai terminé l'écriture d'un magnifique roman (ça c'est dans mes rêves) mais ma créativité s'est complètement débloquée et maintenant, une histoire se construit toute seule dans ma tête, avec des rebondissements, des ambiances, un monde, bref, les principaux ingrédients d'un roman romanesque.

Peut-être que ça peut vous intéresser de savoir comme mon imagination s'est libérée... qu'est-ce qui a causé le déclic ?

Et bien c'est la réalité.

Mais pas n'importe laquelle. L'affreuse, l'insoutenable, l'écrasante réalité.

J'écrivais un livre (pas un roman) intitulé "Réfléchissez !" et je suis arrivée sur des informations qui m'ont fait prendre conscience d'une réalité vraiment atroce. Des réalités vraiment atroces, il y en a plein, mais celle-là je l'ai prise en pleine figure. Et c'est une réalité à laquelle je ne peux strictement rien changé, bien sûr. (Sauf peut-être en parler, mais ce n'est pas grand chose.)

Et là... j'ai senti et compris le besoin d'imaginer autre chose. Pas pour fuir cette réalité insoutenable, ou plutôt pas seulement pour la fuir, mais aussi pour l'apprivoiser, et pour inventer une issue.

Ce n'est pas très clair, désolée...

Ce que je veux dire, c'est que face à une réalité très dure à laquelle on ne peut rien changer, on éprouve parfois, ou souvent, le besoin d'imaginer un scénario où on PEUT y changer quelque chose. Une histoire où les méchants, qui sont tout-puissants dans la réalité, se prennent une bonne raclée. Un fantasme de compensation.

Et ce n'est pas "juste" de la littérature d'évasion, car imaginer que les méchants perdent... c'est déjà préparer, dans l'invisible, leur défaite.

Pensons par exemple au film "V", c'est une fiction. Cette fiction est devenue une réalité avec la création des Anonymous, directement inspirés par le film.

Bref, sous la pression de la réalité trop dure, le mur qui emprisonnait mon imagination s'est rompue, et celle-ci s'est libérée !

Parfois, tirer dans un sens est le meilleur moyen d'être projeté dans l'autre, comme un élastique qu'on tire à l'extrême vers la droite, et qui finit par partir en claquant vers la gauche.

Si votre imagination est bloquée, prenez le pire sujet que vous connaissez, documentez-vous jusqu'à l'écoeurement, puis la nuit, imaginez une histoire où les méchants de la réalité se ferait rétamer. Vous tenez là un début de roman...

Mémoires de mammouth : un témoignage captivant sur la vie d'enseignant en France au XXIème siècle

Comme le titre l'indique, il ne s'agit pas vraiment de roman, même si on peut (plus ou moins) le lire comme tel.
Ce sont les mémoires d'un professeur de français au lycée.
J'ai vraiment apprécié cette lecture. Probablement parce que j'ai été professeur de français au lycée, mais pas seulement.
On plonge dans la vie quotidienne d'un professeur d'une cinquantaine d'année, désabusé à juste titre de son métier, et dont les démêlés sentimentaux débouchent invariablement sur le vide.
Il y a de l'humour, une écriture très vivante et très juste, et de nombreuses petites touches très réalistes. Rien que pour ça, cette lecture qui vaut le coup.

En tant que convertie à l'Islam (qui porte le voile), j'ai été frappé par l'attitude très négative du narrateur-auteur vis-à-vis de ses élèves musulmans... un passage en particulier m'a fait légèrement sursauté. C'est celui-ci :

"Et soudain sur l'avenue le choc de deux images.
Croisée à l'instant, une jeune femme dont le niqab noir laisse encore, par miracle, une partie du visage nu. Tout de suite après, sous un abribus, la pub d'une belle en string et soutif.
- Pour moi c'est la même chose, commente Sergi dont le regard va de la femme nue à la femme voilée. Toujours l'humiliation de la femme. Là on l'enferme dans des vêtements, on en fait un objet pour l'homme. Mais ici, sans ses vêtements, c'est encore un objet pour l'homme.
- Aucun rapport, dis-je.
Là une masse informe et fermée, sinistre accoutrement, carnaval noir, et ici une jeune femme ravissante, dont la vue ne peut qu'élever celui qui la regarde, en lui donnant au moins quelques notions d'esthétique..."

Très franchement, je ne vois pas en quoi la vue d'une belle jeune femme en string "élève" celui qui la regarde. A part bien sûr si l'élévation concerne une partie bien précise de son anatomie. C'est un peu le défaut du narrateur : ses pulsions sexuelles latentes influencent son jugement. Il n'arrive pas à se fâcher contre ses jolies élèves, tombe amoureux de son inspectrice parce qu'elle est jeune et belle, etc. C'est un peu le cas de tout le monde, certes, mais chez lui ça prend des proportions exagérées. Autre passage significatif :

"J'avais dû batailler en douceur pour lui faire accepter cette robe blanche de petite fille, bien étroite désormais [...] Dis donc, Félix, quand même... on lui voit sa culotte. Tant mieux, me félicitais-je in petto."

Pour revenir au passage sur la femme en niqab opposé à la femme en string, ce que dit Sergi n'est pas si bête.

Sauf que l'un comme l'autre des personnages oublient (ou ne savent pas) que la plupart des femmes en niqab ont choisi d'en porter un. Je ne dis pas ça pour faire l'apologie du niqab, je suis contre les vêtements qui cachent le visage. Dieu nous a donné un visage pour que nous puissions nous reconnaître les uns et les autres et que nous puissions communiquer librement nos pensées, nos émotions, etc. Mais, en France du moins, le niqab est presque toujours ou peut-être même toujours un choix. Les femmes qui portent le niqab s'imaginent (à tort) qu'ainsi elles se rapprochent de Dieu.

Nous avons donc d'un côté une femme qui se met en string pour des raisons financières (la top-model)
Et de l'autre une femme qui se couvre pour des raisons religieuses (la musulmane en niqab).

En d'autres termes, un erzatz de prostituée d'un côté contre une femme à principes de l'autre.

Pour revenir à "Mémoires de Mammouth", j'ai beaucoup aimé toutes les réflexions sur le pédagogisme, la pression exercée par les parents pour que le prof se conforme strictement au programme (débile), ses difficultés à rentrer dans le moule, sa critique des normes pédagogiques. Tout ça est criant de vérité et je m'y suis reconnu à 100%. J'ai mesuré à quel point j'ai de la chance de ne plus être prof et de faire librement ce que j'aime...

En conclusion, on se dit que pour être un prof heureux en France, il ne reste plus que 2 possibilités :
- être totalement indifférent et je m'en foutiste ;
- être un esclave robotisé de l'éducation nationale qui suit bêtement et scrupuleusement le programme.
Je ne vois pas de troisième possibilité... mais peut-être qu'il y en a une ?

Dernière remarque : les programmes de Français de l'éducation nationale ont un but. Ils visent à dégoûter les élèves de la littérature, de leur langue, et plus généralement des études. Tout professeur qui cherche à donner le goût de la lecture, de la littérature et de la langue à ses élèves est donc forcément malheureux et frustré.

Pour lire "Mémoires de Mammouth", c'est ici :

http://www.editionshelenejacob.com/store/products/memoires-de-mammouth/



lundi 27 janvier 2014

Commencer et finir un livre : faites les deux à la fois

Les deux choses les plus difficiles, lors de l'écriture d'un livre, c'est de le COMMENCER et de le FINIR.
Mais il y a un moyen de contourner la difficulté...
C'est de faire les deux choses en même temps, ou presque.
De le commencer lundi, et de le terminer mardi.

Je m'explique.

Quand vous voulez écrire un livre, mettez-vous devant votre écran et dites tout ce que vous avez à dire, dans l'ordre où ça vous vient, le plus vite possible.

Le résultat fera 5 pages... ou 10 pages... ou peut-être 20... pas plus.
Et vous y passerez un jour, deux jours, ou peut-être trois jours.

Ensuite, faites une introduction et une conclusion.

Mettez de l'ordre si ce que vous avez écrit ne respecte par l'ordre chronologique que vous voulez suivre pour votre roman (si c'est un roman) et si ce n'est pas un roman, ne changez rien à l'ordre.

ça y est, vous avez commencé et terminé votre livre !

Vous avez fait le plus dur.

Et maintenant, passez à la deuxième étape : relisez tranquillement ce que vous avez écrit, et complétez.
Une fois, deux fois, trois fois... autant de fois que vous en éprouvez le besoin.
Relisez, complétez.
Relisez, améliorez.
Relisez, complétez.

Au bout d'un certain temps, votre livre aura une longueur respectable, et vous vous serez épargné les agonies du début et de la fin.

La clé de la créativité se trouve dans la rapidité d'exécution : un premier jet doit être vraiment un JET.

dimanche 26 janvier 2014

L'orthographe et la grammaire

Une connaissance approfondie de l'orthographe et la grammaire puisée dans les manuels de grammaire et d'orthographe est-elle nécessaire pour devenir écrivain ?

Absolument pas. Je dirais même qu'à la limite, une telle connaissance risque de devenir un obstacle.

Il faut différencier la connaissance et maîtrise de la langue qui vient de la lecture des grands écrivains, de la connaissance et la maîtrise de la langue qui vient de l'étude assidue de la grammaire et de l'orthographe.

Pour écrire un livre, un bon livre, on a besoin de la première, pas de la seconde.

C'est d'ailleurs logique : quand on lit des grands écrivains, on se prépare à devenir (dans la mesure de ses moyens) un grand écrivain ; quand on lit des manuels de grammaire, on se prépare à devenir un bon grammairien.

Vous croyez que Victor Hugo ou George Sand ne faisaient aucune faute d'orthographe ?

Erreur.

Tous les manuscrits des grands écrivains du XIXème siècle sont plein de fautes d'orthographe. Ils s'en fichaient, de l'orthographe. Ils étaient trop concentrés sur ce qu'ils avaient à dire pour faire attention à un accent ou un "s" de plus ou de moins.

Dans la phase de création, il faut oublier orthographe, oublier la grammaire, et écrire.

D'ailleurs, la grammaire n'est qu'une construction a posteriori visant à expliquer et justifier ce que l'usage impose.

Se focaliser sur la grammaire, c'est se tromper de cible.

Une belle langue n'est pas toujours grammaticalement correcte, mais elle est toujours claire et expressive.

A vouloir respecter toutes les règles (de grammaire), parfois on s'égare.

George Sand l'avait signalé : si vous utilisez, d'une manière parfaitement correcte, l'imparfait du subjonctif, vous risquez fort de vous couvrir de ridicule.

De cet imparfait du subjectif, Alphonse Allais a tiré des effets délibérément comiques :

Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez


Cette "complainte amoureuse" respecte scrupuleusement les règles de la grammaire. Résultat ? Elle est risible.

N'évitez pas les fautes d'orthographes et de grammaire. Ecrivez spontanément, naturellement. C'est comme ça qu'on écrit bien.
Puis, relisez-vous attentivement et demandez-vous : est-ce que c'est fluide ? est-ce que c'est clair ? est-ce que c'est expressif ?
Si ça ne l'est pas, ou pas assez, modifiez votre texte. Améliorez-le.
Enfin, lors d'une troisième étape, relisez-vous en faisant cette fois-ci la chasse aux fautes d'orthographe.

Pour cette ultime relecture, je vous recommande le logiciel Antidote, qui non seulement vous aidera à corriger vos fautes d'orthographes, mais vous expliquera le pourquoi et le comment, vous proposera des synonymes, des antonymes et des rimes, et bien d'autres choses encore !
Mais attention. Ne laissez pas Antidote vous dicter sa loi pour la syntaxe. Si Antidote vous dit que telle construction est rompue, ça ne veut pas dire que vous devez comme un petit mouton rentrer dans le rang.
C'est vous le chef.
Antidote suggère et vous, vous décidez.
Il n'est que le conseiller du roi.

Réfléchissez ! (Essai)

Réfléchissez ! est en vente sur amazon :

http://www.amazon.fr/R%C3%A9fl%C3%A9chissez-Lucia-Canovi-ebook/dp/B00I0BSCAG/
Je pense que ce livre peut vous apporter quelque chose si vous vous intéressez un tant soit peu à l'actualité. Il y est question de la quenelle, de Dieudonné, de l'antisémitisme, de l'islamophobie, du racisme... et c'est une lecture rafraîchissante et stimulante qui ne laissera pas vos neurones tranquilles.

mardi 14 janvier 2014

Les obstacles sont imaginaires

La route qui mène à votre premier livre (roman ou autre) est peut-être longue, mais elle est dégagée.
Marchez d'un bon pas, et vous arriverez là où vous voulez aller.
Tous les obstacles sont imaginaires ; ce sont des questions malsaines et des idées fausses qui polluent votre esprit. Ecrivez sans leur prêter la moindre attention.
Vous voulez écrire un roman ?
Alors vous en êtes capable !
Vous voulez écrire un chef d'oeuvre ?
Alors vous en êtes capable !
Allez-y, passez à l'attaque, pour écrire on n'a besoin que de son cerveau et de ses mains.
N'attendez pas le bon moment : c'est le bon moment !
Surtout, ne vous posez aucune question paralysante... Vous savez : "est-ce que j'en suis capable ? est-ce que je ne devrais pas me documenter davantage avant de commencer ? est-ce que je suis réellement prêt ? Est-ce que j'ai ce qu'il faut pour... ?"

Vous avez ce qu'il faut pour... si vous décidez que vous avez ce qu'il faut.
Il n'y a pas de mystère, pas de secret.
Ou plutôt, tous les secrets vous seront révélés à mesure que vous avancerez.
Soyez hardi.
Soyez vous-mêmes.
Ecrivez ce qui vous vient naturellement.
Ne vous forcez pas à entrer dans un genre, dans un rôle.

Peut-être que vous êtes fait pour écrire des romans rigolos... si c'est ça qui vous vient.
Ou peut-être que vous êtes fait pour pour écrire des romans tragiques... si c'est ça qui vous vient.

Ne cherchez pas à devenir quelqu'un d'autre.
Soyez à mille pour cents la personne que vous êtes, c'est comme ça que vous excellerez.
Vous n'avez pas besoin de devenir quelqu'un d'autre pour écrire un roman.
Vous avez juste besoin de trouver le courage d'être vous-mêmes et d'écrire.

Sans hésiter.