Recevez gratuitement les 20 premières pages du Trésor + La lettre bleue
 

 

 

samedi 28 septembre 2013

Projets de roman...

Faire une couverture, c'est toujours une bonne idée. Une couverture qu'on aime nous tire en avant. Elle nous garde motivé(e). Elle nous aide à croire que nous allons terminer l'écriture de notre livre.
Donc, voilà les couvertures de mes deux prochains projets de roman, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez :


vendredi 27 septembre 2013

La faille - Vol 1 : La quête d'Echo (de M.I.A.)

En tant que roman et que thriller, « La faille » est incontestablement réussi.

Quand on le commence, on a beaucoup de mal à le lâcher.

Le sujet ? Un voyage dans le temps qui mène l'héroïne, Echo, d'un futur extrêmement lointain, où la vie est encore plus contrôlée qu'aujourd'hui (si, si, c'est possible) vers un futur un peu moins lointain, où des êtres humains peu nombreux survivent dans des circonstances extrêmement difficiles. Echo est poursuivie par un « Traqueur » qui vient de la même époque qu'elle, et dont on espère qu'il se sortira de sa transe conformiste pour faire enfin des choix personnels.

Le libre-arbitre et les choix existentiels du Traqueur, habilement soulignés par les commentaires d'un vieux sage ayant la forme d'un enfant, sont d'ailleurs le point fort du roman.

Comme dans Rémoras, il y a beaucoup d'action et d'adrénaline. Mais « La faille » semble viser un public plus jeune, plus ado (la plupart des personnages importants sont jeunes ou très jeunes). « La faille » m'a fait penser à « Hunger Games », c'est le même genre d'univers.

Bon alors parlons de ce que je n'ai pas aimé dans le roman...

C'est un petit passage, mais que j'ai trouvé franchement répugnant, et d'autant plus dégueulasse qu'on retrouve quasiment le même dans beaucoup d'autres romans.
Ce passage pourrait avoir pour titre « Le génocide compassionnel ».
L'héroïne se retrouve confrontée à plus de deux cents personnes coincées dans une ville sousterraine. Le jeune vieux sage la convaint qu'il vaut mieux les laisser crever là, pour ne pas « changer le passé »... argument quelque peu tiré par les cheveux, dans la mesure où sa présence a déjà eu beaucoup d'impact sur beaucoup de personnes. L'héroïne se range à cet argument foireux et propose donc généreusement aux prisonniers d'abréger leurs souffrances. Ils acquiescent, et elle déclenche leur intoxication. Ils meurent tous en quelques secondes.
Ce qui m'énerve là-dedans ?
Le pathétique malsain qui se dégage de ce thème, malheureusement récurrent dans les romans et films contemporains. On voudrait préparer une politique eugéniste à grande échelle, avec élimination de tous ceux dont "la vie ne vaut pas la peine d'être vécue", qu'on ne s'y prendrait pas autrement. « Tuer par gentillesse », c'était aussi l'argument des nazis pour « euthanasier » (assassiner) les patients des hôpitaux psychiatriques. Ben oui, être fou c'est pas une vie...

Je signale à toute fin utile qu'on peut faire pathétique sans faire malsain. Le héros qui se sacrifie pour sauver les autres, c'est pathétique sans être malsain. Le héros qui sauve la vie d'une victime, c'est pathétique et ce n'est pas malsain. Il y a des tas de situations émouvantes qui sont pathétiques, et qui ne sont pas malsaines. Mais l'assistance au suicide, le meurtre apitoyé et le génocide compassionnel, c'est malsain.

J'espère ne pas être la seule à détester.

Je signale aussi aux auteurs que lorsqu'on lit que le principal prisonnier de la ville souterraine est « prématurément vieilli », on comprend qu'il ne s'en sortira pas. Ces deux mots tuent tout suspens avant qu'il ne meure. Bon, d'un côté, c'est mieux ainsi : comme ça on ne s'attache pas...

http://www.editionshelenejacob.com/store/products/la-faille-volume-1-la-quete-decho/

samedi 14 septembre 2013

Le héros : vu d'en haut ou vu d'en bas ?

J'ai remarqué que dans les romans ratés, le "héros" est souvent traité avec une espèce de mépris amusé par son auteur... inversement, les personnages qui deviennent des archétypes sont présentés comme plus grand que nature par leurs auteurs.

Arsène Lupin.
Sherlock Holmes.
Lagardère dans "Le Bossu".

Ces personnages ne sont certainement pas traités avec un mépris amusé par leurs auteurs... Tout au contraire, ceux-ci n'en parlent qu'avec admiration.

Je pense qu'un écrivain en herbe a intérêt à créer un héros qu'il admire. 

Pourquoi un roman raté est raté

J'ai lu, ou plutôt parcouru, un roman complètement raté hier. (Je ne donne pas son titre ni son auteur, car je n'aime pas casser de l'auteur, en étant un moi-même.)

L'auteur de ce roman raté sait écrire, et il n'y a aucun doute là-dessus. Le problème n'est pas là.

Je vous résume le début de l'histoire :

Chapitre 1 : Un militaire à la retraite échange des mails érotiques avec une inconnue sur le net.

Chapitre 2 : Retour en arrière. Comment, quand il était jeune, il a rencontré et il est tombé amoureux de sa femme, qui était sans aucun doute la femme de sa vie.

Chapitre 3 : son divorce.

Chapitre 4 : ses aventures sexuelles.

Chapitre 5 : la suite de ses aventures sexuelles.

Le problème ?... ON S'EN FOUT.

Et c'est ça le problème des romans ratés. L'histoire n'a aucun enjeu.

Déjà, il aurait fallu faire en sorte qu'on AIME cet homme à la retraite. Or, rien ne le rend particulièrement aimable.

Ensuite, il aurait fallu qu'il ait quelque chose à gagner ou à perdre. Qu'il continue ou arrête sa correspondance avec cette inconnue, qu'est-ce que ça va changer à sa vie de retraité ? Rien de rien.

Enfin, il aurait fallu que le flash-back ait un rapport avec le présent. Son mariage et son divorce avec sa femme n'ont rien à voir avec son échange d emails érotiques. Le seul point commun est thématique : la vie amoureuse et sexuelle de cet homme.

Mais il ne suffit pas d'un thème pour faire un roman. Il faut un "et si ?..."

Alors, juste pour tester mes toutes nouvelles compétences de toute nouvelle romancière, je vais essayer d'imaginer comment on pourrait transformer l'histoire pour la rendre intéressante.

Bon déjà, on pourrait faire un lien entre l'inconnue et la femme qu'il a divorcé. ça pourrait être la même. Sa femme divorcée revient l'allumer 30 ans plus tard via internet. C'est déjà un peu plus intéressant et un peu plus cohérent.

Pour ce qui est de toutes les aventures intermédiaires, à mon avis on peut très bien les zapper.

Mais pour faire un roman c'est tout de même un peu court...

Il faudrait aussi exploiter son ancien métier de militaire. Mais là franchement, aucune idée. Peut-être qu'il y a une histoire de vengeance ? peut-être qu'il a outrepassé les limites de son métier et violé une femme en territoire ennemi, quand il était soldat ?

Mais quel rapport avec sa correspondance coquine sur le net ?

Heuuuuu...

Bon ben voilà : mes toutes nouvelles compétences de toute nouvelle romancière sont arrivées à leur limite !

Dur-dur d'être écrivain.


vendredi 13 septembre 2013

L'homme qui voulait rester dans son coin (de Manou Fuentes)

Après avoir lu hier Rémoras, j'ai lu hier et aujourd'hui L'homme qui voulait rester dans son coin.



C'est un roman tout d'atmosphère qui a plusieurs points forts :
- de l'humour ;
- un style agréable et métaphorique ;
- un héros sympathique ;
- une intrigue un peu légère mais agréable ;
- un dénouement positif.
Donc si vous cherchez une lecture pas stressante qui se grignote par petit bout plutôt qu'elle ne se dévore, une lecture qui vous dépaysera agréablement avec les plus beaux paysages de Marseille, allez-y.

Les points faibles du roman sont :
- l'excès de citations littéraires ;
- la présence un peu encombrante de l'auteur, qui parfois semble un peu condescendant(e) vis-à-vis de son personnage, ce qui empêche de s'y identifier complètement ;
- quelques longueurs : les choses auraient gagné à être parfois un poil moins expliquées.

L'auteur est croyante, catholique certainement, et cela se sent, en particulier dans les dernières pages. Pour moi c'est plutôt un plus qu'un moins, mais pour d'autres lecteurs il en irait autrement.

Il y a une opposition un peu éculée entre "l'intellectuel morose et tourmenté qui lit beaucoup" d'une part (le père du héros) et "la simplette qui ne lit rien, n'a aucune culture, mais a tout compris à la vie" d'autre part (la mère du héros et le personnage féminin à qui l'auteur donne le dernier mot).

Dans un livre, qui par définition s'adresse à des personnes qui lisent, ce type d'opposition m'a toujours paru quelque peu masochiste et suicidaire. Il y avait plus ou moins le même dans "Elise ou la vraie vie", si je me souviens bien...

Pour échapper à cette opposition auto-destructrice, il suffirait d'ajouter un sage-qui-lit...

Dans l'ensemble, et malgré ses défauts, un premier roman agréable, frais, et original que j'ai lu avec plaisir.

Je pense que le deuxième sera meilleur, surtout si l'auteur potasse des livres consacrés à l'écriture romanesque et à l'écriture de scénario (il y en a plein en anglais qui sont extrêmement instructifs et qui m'ont beaucoup appris).

Pour lire L'homme qui voulait rester dans son coin :

http://www.editionshelenejacob.com/store/products/lhomme-qui-voulait-rester-dans-son-coin/

jeudi 12 septembre 2013

Ecrire un roman : les deux capacités nécessaires

Mise à part la capacité à rester les fesses collées sur sa chaise pendant des heures tous les jours, il y a deux capacités nécessaires pour écrire un roman captivant et irrésistible :

1/ la capacité à inventer une bonne histoire ;
2/ la maîtrise de l'écriture qui permet de présenter cette bonne histoire sous une forme agréable.

La plupart des écrivains sont plus forts sur un point que sur l'autre. Les uns sur le style, l'ambiance, les dialogues, les descriptions... ; les autres sur l'invention de l'histoire, la création de l'intrigue.

Et vous pouvez très bien ne pas avoir conscience de votre point faible.

Vous pouvez croire (ça arrive, ça m'est arrivé) que pour écrire un excellent roman il suffit de savoir comment raconter... alors que vous n'avez rien à raconter !
Ou inversement, que pour écrire un excellent roman il suffit d'avoir quelque chose à raconter... alors que vous ne savez pas comment le raconter !

L'idéal est bien sûr de développer harmonieusement ces deux capacités.

Pour ma part, mon point faible, c'est l'histoire.

Pour inventer une intrigue, je galère.

Alors j'ai lu des livres, en anglais, sur le sujet.

Celui qui m'a le plus aidé, et de loin, est The plot clinic, par Holly Lisle, une romancière qui a écrit plus de 30 romans : elle sait de quoi elle parle.

Je vous recommande ce livre. Il vous aidera à libérer votre imagination. Ses conseils sont vraiment très précieux.

J'en reparlerai peut-être.

Autre source d'inspiration : le site VDM. Les anecdotes réelles et pittoresques de ce site sont une source d'inspiration appréciable, du moins pour moi.

Rémoras (de M.I.A.)

Rémoras est un roman dont il y a beaucoup à dire, alors pour organiser je vais subdiviser.

- Rémoras en tant que pur divertissement

En tant que divertissement, Rémoras est un thriller parfaitement réussi qu'il est très difficile de lâcher. Je l'ai lu en un jour et une nuit. De plus, son style est fluide et agréable. J'ai trouvé les dialogues à la fois bien écrits, et suffisamment réalistes pour qu'on y croit sans problème. Les personnages principaux, quoi que peu recommandables, sont attachants ou au moins intéressants. Bref, c'est un roman très réussi, avec beaucoup d'adrénaline et une part non négligeable d'émotion.

- Rémoras en tant que roman d'anticipation réaliste

Mais Rémoras est aussi, et avant tout, un roman d'anticipation très réaliste qui cherche à informer et mettre en garde les lecteurs contre les plans avérés de ceux qu'on appelle tour à tour la haute finance, les illuminati, etc. Des lecteurs superficiels et ignorants ont pu trouvé le dénouement irréaliste, comme en témoignent certains commentaires sur amazon, mais il n'est malheureusement que trop réaliste, puisque les auteurs se sont contentés d'imaginer que les plans de l'élite mondiale se réalisaient.

Cette dimension réaliste met Rémoras dans une catégorie à part. Il était bien temps que des romanciers se décident à parler de ce(s) sujet(s) brûlants : la mise en scène du 11 septembre, le projet de réduction de la population et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir, le nouvel ordre mondial...

Si ce n'est que maintenant qu'on peut lire un roman comme Rémoras, c'est que la révolution numérique est passée par là et que les éditeurs ne peuvent plus faire barrage.

Rémoras est ce que devrait être tout roman : une fiction au service de la vérité.

- Rémoras en tant qu'oeuvre morale

En tant qu'oeuvre morale, Rémoras a quelques points faibles. La prostitution de luxe y est idéalisée. Les tueurs sont rendus sympathiques par le fait qu'ils ont des cas de conscience, des remords, et qu'ils éprouvent de la "pitié" pour leurs victimes (ce qui ne les empêche pas de les tuer deux secondes après). D'un point de vue romanesque, c'est un bon procédé, mais d'un point de vue moral ça me gêne un peu aux entournures. L'opposition entre les "bons" tueurs, qui tuent sans joie, et le "mauvais" tueur raciste m'a agacé. De cette opposition, on garde l'impression qu'être raciste, c'est pire que de tuer des innocents...

Mais à un roman assez courageux pour déballer la vérité, enfin une partie de la vérité, sur le 11 septembre, le nouvel ordre mondial, le terrorisme et la vaccination on ne doit pas faire trop de reproche.

- Rémoras en tant que construction romanesque

En tant que construction romanesque, Rémoras est très bien bâti. Les différents fils narratifs dispersés se rassemblent et convergent peu à peu. Il y a de courts chapitres informatifs qui bâtissent le suspens d'une manière vraiment très habile. Je pense par exemple à la manière dont un chapitre est consacré à un poisson japonais toxique. La dernière phrase du chapitre fait le lien avec l'intrigue, et rend impatient d'en savoir plus.

- Rémoras vs. Da Vinci Code

J'ai vu sur amazon.fr un commentaire qui comparait Rémoras aux romans de Dan Brown. La comparaison est tout à l'honneur de Rémoras. Dan Brown raconte des histoires invraisemblables et complètement fantaisistes qui lui permettent de régler ses comptes avec l'église catholique, et aussi de faire passer certaines idées fausses (sur la vie de Jésus dans le Da Vinci Code) et malsaines (sur la nécessité de réduire la population mondiale dans Inferno). C'est pour ça que Dan Brown n'a eu aucun mal à trouver un éditeur.

Inversement, et que cela nous plaise ou non, Rémoras est un roman qui parle de la réalité. Les auteurs n'ont pas d'autre agenda que de la faire connaître, et c'est tout à leur honneur.

- Mes souhaits de lectrice

Pour un prochain roman des auteurs, j'aimerais un héros vraiment gentil, qui ne tue personne (sauf en cas de légitime défense ou pour sauver la vie d'une victime), et un happy end, ou au moins une petite lueur d'espoir dans le dénouement. Le mal n'apparaît dans toute sa noirceur que si on le met face au Bien ; dans Rémoras, on voit bien le Mal, mais on voit mal le Bien...

Autre souhait : ça serait pas mal si à la fin de Rémoras on avait des liens qui nous renvoient vers des bons livres et sites sur les différents sujets abordés, pour ceux qui voudraient en savoir plus et faire la part entre vérité et fiction.

Pour lire Rémoras :

http://www.editionshelenejacob.com/store/products/remoras/